Mes des questions restent aujourd'hui sans réponse : que se passe-t-il pour les champs qui n'ont pas été découverts et dénoncés par les associations ou les citoyens ? Quels sont les moyens mis en œuvre par le gouvernement pour veiller sur les champs français ?

Agriculture

OGM : destruction de champs illégaux

Mes des questions restent aujourd'hui sans réponse : que se passe-t-il pour les champs qui n'ont pas été découverts et dénoncés par les associations ou les citoyens ? Quels sont les moyens mis en œuvre par le gouvernement pour veiller sur les champs français ?

Il y a plusieurs semaines déjà, des militants de Greenpeace s’étaient rendus à Saubens près de Toulouse pour dénoncer une culture connue et illégale de maïs OGM MON810.

Le 2 mai 2014, notre demande, adressée au gouvernement, était de prendre les mesures qui s’imposent pour neutraliser ce champ OGM, et d’effectuer une enquête approfondie sur les autres cultures potentiellement existantes sur le territoire. Un nouveau courrier a ensuite été envoyé à la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) de Midi – Pyrénées, ainsi qu’aux ministères de l’Agriculture et de l’Écologie, afin de suivre le dossier.

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La DRAAF est l’organe administratif mettant en œuvre au niveau local la politique nationale du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Les champs de maïs OGM étant illégaux, la DRAAF de Midi – Pyrénées, territoire sur lequel ils se trouvent (à Saubens et Auvillar), avait pour mission de procéder à la destruction de ces champs.

Les pouvoirs publics mettent en application la réglementation …. juste à temps !

Entre mercredi et aujourd’hui, deux champs de maïs OGM MON810 ont été détruits à Saubens (Haute-Garonne) et à Auvillar (Tarn-et-Garonne). Ces destructions ont été faites juste avant la floraison, période de risques de contamination accrus. L’État a donc mis en application le décret pris le 14 mars dernier interdisant la commercialisation, l’utilisation et la culture de maïs OGM.

Une vigilance de tous les instants

Nous devons garder les yeux ouverts : si les autorités françaises ont aujourd’hui appliqué le décret sur des champs illégaux dénoncés haut et fort par Greenpeace et les Faucheurs Volontaires, que font-elles ailleurs ?

Et surtout, est ce que les autorités françaises ont les moyens d’agir en vertu du droit communautaire européen ?

Car si la France a adopté une loi interdisant la mise en culture de maïs OGM le 5 mai dernier, sur cette question le droit européen l’emporte. Les ministres européens de l’Environnement se rencontrent à Bruxelles le 12 juin prochain pour discuter d’une nouvelle proposition autour des OGM en Europe : le nouveau texte est axé sur la possibilité pour les États membres de décider par eux-mêmes de l’interdiction d’une semence OGM sur leur territoire. Cette proposition est une fausse solution : en plus de ses faiblesses légales, elle exclut les risques sanitaires et environnementaux.

Accepter cette proposition en l’état c’est ouvrir la porte à de nouvelles autorisations de cultures d’OGM en Europe, sans avoir renforcé la procédure d’évaluation des OGM demandée depuis 5 ans. De plus, d’après nos informations, cette proposition donne un rôle officiel aux semenciers dans le processus d’interdiction, leur donnant encore plus de pouvoir ! Ces compromis sont inacceptables, et c’est cela que devra défendre Ségolène Royal à Bruxelles