Rappelez-vous : en avril dernier, nous dénoncions la présence de pas moins de

Agriculture

OGM : destruction de 168 hectares de maïs potentiellement contaminés

Rappelez-vous : en avril dernier, nous dénoncions la présence de pas moins de six OGM différents dans des semences de maïs « certifiées sans OGM », commercialisées en France par le semencier espagnol Semillas Fitò. A la suite de cela, une enquête a été conduite par la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) en lien avec le ministère de l’Agriculture. En voici les conclusions.

semillas fito

Après un travail d’investigation, la DGCCRF a pu identifier 168 hectares de maïs potentiellement contaminés en régions Aquitaine et Poitou-Charentes.
Ces hectares ont été détruits par les agriculteurs concernés avant la floraison, évitant ainsi le risque de contamination. Les agriculteurs floués par le semencier, au nombre d’une dizaine, a ont pu être dédommagées par le distributeur auprès duquel ils s’étaient procurés ces semences pourtant certifiées sans OGM.

Aujourd’hui les semenciers agissant sur le sol français sont soumis à un plan de contrôle de la DGCCRF. Ce plan consiste à s’assurer chaque année du « respect des normes de qualité et d’étiquetage des semences et plants commercialisés en France ». Alors que le semencier Semillas Fitò était passé entre les mailles du filet, il entre désormais dans le périmètre de ce plan de contrôle suite à notre dénonciation.
Ce plan est-il pour autant réellement efficace ? Nous avons demandé au gouvernement ce qu’il comptait mettre en œuvre pour le renforcer, mais cette question reste aujourd’hui encore sans réponse…

L’exemple de Semillas Fitò est l’illustration même du fait que la contamination de notre environnement par les OGM est inévitable. Au-delà du nécessaire renforcement des procédures de contrôle, il est surtout impératif d’agir en amont pour prévenir toute culture d’OGM en Europe. Or, aujourd’hui, une proposition de loi européenne pourrait ouvrir grand la porte aux OGM. En effet, cette mesure est sensée permettre aux Etats membres d’interdire sur leur territoire un OGM autorisé au niveau européen. Sauf qu’en réalité, le texte, en l’état, comporte de nombreuses failles juridiques et renforce la mainmise des multinationales des biotechnologies en leur donnant un rôle officiel dans le processus d’interdiction des OGM.

Ce texte sera entre les mains des parlementaires d’ici la fin de l’année. Ils doivent écouter les citoyens européens qui ne veulent pas des OGM et renforcer le texte de la proposition de loi de manière à garantir aux Etats membres un réel pouvoir d’interdiction des OGM sur leur territoire afin d’écarter efficacement cette menace.